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Pourquoi dit-on le mot de Cambronne, « m**** » et non pas « bonne chance » ?
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Pourquoi ne porte-t-on pas de vert au théâtre ?
Souvent utilisé dans le langage courant, l’expression « m**** » s’avère, dans le monde théâtre, une tradition des plus respectée et même, une franche superstition ! Souhaiter « bonne chance » à un comédien avant une représentation serait même considéré comme portant malheur.
L’origine de l’usage de ce terme, peu élégant de prime abord, daterait de l’époque où les spectateurs des théâtres, se déplaçant généralement en calèche, se faisaient déposer devant l’entrée de la salle de spectacle. Un moment important de la sociabilité de l’époque et, pour les chevaux, une halte durant laquelle ces derniers garnissaient généralement de leur crottin le parvis du théâtre !
Souhaiter « m**** ! » avant une représentation reviendrait donc à souhaiter « beaucoup de m***** » à l’entrée de la salle, signifiant que celle-ci a été fréquentée par de nombreux fiacres et donc, que de nombreux spectateurs se sont déplacés.
Wilda, Gottfried Heinrich (1862-1911). J.H. s. t., aquarelle, 1889, détail, inv. CMV.656.
© Musée national de la Voiture et du Tourisme, Palais de Compiègne.
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Aujourd'hui encore, la plupart des comédiens craint ou évite, de porter du vert, couleur considérée comme « portant malheur » sur scène. Cette tradition bien connue remonte à plusieurs siècles et a connu bon nombre d’hypothèses pour expliquer son existence.
L’une d’entre elles est celle de la toxicité du vert-de-gris, substance verte utilisée pour colorer les costumes des comédiens, au XVIe siècle. En effet, la teinture verte étant alors très difficile à réaliser, cette « peinture », obtenue par l'oxydation de lamelles de cuivre avec du vinaigre, du citron ou de l’urine, s’avérait très instable, corrosif et surtout, toxique pour le comédien.
L’autre explication, plus célèbre, fait remonter la crainte du vert à la mort de Molière qui, selon une légende, aurait porté du vert lorsqu'il joua pour la dernière fois Le Malade imaginaire, le 17 février 1673.
Pour aller plus loin :
Vert, histoire d’une couleur, Michel Pastoureau, Beaux-Livres - Seuil | Editions Seuil