Les mots « interdits » au théâtre

Décidément, le monde du théâtre est rempli d’étranges superstitions. Si leurs origines peuvent être méconnues  ou débattues, ces traditions demeurent, encore de nos jours, très respectées par de nombreux professionnels du spectacle, comédiens, régisseurs, techniciens, costumiers… et même le public ! Alors pour vous aider à ne jamais commettre d’impairs, voici quelques exemples de mots à ne jamais prononcer dans un théâtre.

    « Corde », le mot qui peut coûter cher

    Sur scène comme dans les coulisses, il est traditionnellement défendu de prononcer le mot « corde » au sein d’un théâtre. Celui qui déroge à cette règle doit même se faire pardonner en payant une tournée générale de vin blanc.

    Très ancienne, cette « interdiction » aurait en fait une origine très pratique et intimement liée au monde de la navigation, les premiers machinistes et monteurs de décors étant souvent d’anciens marins. En effet, sur un bateau aussi, on évite d’utiliser ce mot, pour éviter la confusion entre les nombreuses cordes (filin, ganse, etc.) servant aux manœuvres, et ayant chacune une fonction différente.
    Une autre théorie veut que le principe remonte au Moyen-Âge, époque où la discipline théâtrale et ses troupes souvent itinérantes, vivaient dans la pauvreté. Les acteurs se retrouvaient alors souvent pendus pour avoir volé de quoi manger.

    « Macbeth », une si belle malédiction

    Malheur à qui prononce le titre de la fameuse « pièce écossaise », surnom que l’on préfère donner à la fameuse tragédie de Shakespeare Macbeth, réputée maudite. Quant aux deux rôles éponymes, ils sont souvent désignés par les comédiens par les noms de « M » et « Lady M ».

    La seule lecture de la pièce, empreinte d’un univers de sorcellerie et jalonnée de terribles malédictions planant sur le personnage de Macbeth, suffit à offrir quelques indices sur l’origine de cette légende, selon laquelle la pièce n’aurait jamais été mise en scène sans qu’un comédien de la distribution ne soit mort, ou sérieusement blessé pendant la représentation.

    L’explication, moins « fantastique », pourrait également être le grand nombre de scènes de combats qui jalonne l’intrigue, présentant un risque d’accidents accru pour la troupe !

    Quant à la « malédiction » selon laquelle le théâtre qui monte la pièce se trouve condamné à la faillite, elle trouve peut-être son origine dans les coûts de production, souvent élevés, nécessaires à la mise en scène de cette pièce spectaculaire qui demeure, qu’on la craigne et/ou qu’on l’aime, l’un des plus grands chefs d’œuvre du grand Will. 

    Ne sifflez pas !

    Pas un mot, cette fois, mais un son, que l’on vous conseille d’éviter absolument dans l’enceinte du théâtre : le sifflement !

    Réputé pour attirer les huées et les sifflements du public, l’origine de l’interdiction du sifflement sur scène aurait en fait, des origines très pratiques, provenant des coulisses et plus précisément des régisseurs présents sur le plateau.

    Ces derniers utilisant, en effet, le sifflement comme signal pour effectuer les changements de décors, mieux valait ne pas créer la confusion en utilisant ce son. Une autre explication viendrait de l'époque de l'éclairage au gaz des rampes de la scène, qui émettait un sifflement caractéristique – indiquant un risque d’explosion ! – lorsque la flamme s’éteignait.