Après avoir raflé trois Césars avec son dernier film 9 mois ferme, Albert Dupontel s’attaque à un défi de taille, celui d’adapter au cinéma le roman de Pierre Lemaitre, Au revoir là-haut, prix Goncourt 2013 et grand succès littéraire. Et c’est aussi un autre défi qui est mis au jour par cette histoire.
Celui pour deux poilus, que rien ne prédisposait à se rencontrer, Edouard Péricourt et Albert Maillard, de survivre aux horreurs de la guerre 1914-1918, au lendemain de l’Armistice, et de croire qu’on peut (presque) vivre normalement après avoir été témoins de l’absurde, de l’innommable, de l’intolérable. Au front, Albert est sauvé in extremis de la mort par Edouard à l’issue d’une bataille perdue ordonnée en connaissance de cause par le lieutenant Pradelle, un homme sans scrupule qui projette de faire fortune sur le dos des morts. Pour les deux survivants, l’heure est à la reconstruction mais il faut trouver sa place dans un monde chamboulé. Ils décident, contre toute attente de tirer parti de la situation en montant une arnaque à grande échelle.
Albert Dupontel, adepte d’un humour décalé (Bernie 1996, Vilain 2008), saura-t-il jongler avec autant d’aisance que Pierre Lemaitre entre la dramaturgie et l’humour noir, faire rire et émouvoir les spectateurs malgré un sujet grave ? Niels Arestrup, Mélanie Thierry, Emilie Duquenne, Laurent Lafitte, ont tous répondu présent pour relever ce défi.