L’œuvre la plus courte
Huit secondes ! C’est la durée de la Bagatelle Opus 119 n°10, composée par le célèbre Ludwig van Beethoven entre 1820 et 1822. Alors perçues comme des pièces « faciles », voire « insignifiantes » par la profession, l’exercice de la bagatelle – terme désignant, en musique classique, une courte composition dans un style badin et léger – s’avère hautement révélatrice du talent du maître, tout comme les autres pièces du recueil Bagatelle Opus 119, le deuxième composé par Beethoven.
Par ses dehors inoffensifs, tant que par sa brièveté, la bagatelle est en effet, pour le compositeur, l’occasion de varier les formes (valse, allegro, moderato…) et de déployer en peu de temps une ambiance unique.
Écouter la Beethoven, Bagatelle, Op 119, No 10 Allegramente
Le plus grand nombre d’interprètes
Là encore, c’est Beethoven qui se distingue, mais de l’autre côté de l’échelle… celle du gigantisme musical, qui marque le XIXe siècle, avec la volonté de plus en plus grande des compositeurs de produire, grâce à l’orchestre, des effets grandioses et saisissants. Dans sa Symphonie n°9, ce sont plus de 150 interprètes que Beethoven réunit sur scène, en 1824, se distinguant ainsi de l’habituelle cinquantaine de musiciens composant un orchestre à la fin du XVIIIe siècle (orchestre typiquement « mozartien »).
Cette course au gigantisme et à l’emphase se poursuit au cours du siècle, avec la montée du post-romantisme. Ainsi, la création du Requiem de Berlioz, en 1837, marque l’histoire par la présence plus de 400 musiciens et chanteurs dans la nef de l’église des Invalides.
Autre « recordman » de l’orchestre géant : Malher, qui, lors de la première représentation en 1910 de sa Symphonie n° 8, rassemble 171 instruments, dont 84 cordes – soit 1029 exécutants ! – laissant à l’œuvre la dénomination de Symphonie des Mille, qui lui est restée.
Les musiciens de l’orchestre de Philadelphie pour la première de la Symphonie n°8, en 1916.
L’œuvre la plus longue
C’est encore au XIXe siècle que l’on note, chez les compositeurs, un emballement de la durée des œuvres, en même temps que l’orchestre s’agrandit. Si Richard Wagner est le plus souvent cité dans ce domaine – avec ses opéras pouvant durer plus de quatre heures de flot musical ininterrompu, ou encore son cycle entier de la Tétralogie (Der Ring des Nibelungen), suite de 4 opéras, durant plus de 14 heures, qui doit être joué sur 5 jours pour ne pas épuiser les interprètes – c’est de loin Karlheinz Stockhausen qui bat le record de durée avec Licht : un cycle de 7 opéras destinés à être joués tous les jours d’une semaine ; soit environ 35 heures de musique !
Toujours à l’opéra, certains observateurs se sont également amusés à comparer les durées de l’une des formes récurrentes : la scène d’amour, qui intervient toujours entre les deux héros – Orphée et Eurydice, Didon et Énée, Roméo et Juliette, Pelléas et Mélisande, etc. –généralement au milieu de l’œuvre.
C’est alors, et sans conteste, Wagner qui remporte la palme avec le deuxième acte de Tristan et Isolde : un duo amoureux de près de trois quarts d’heure, à la grâce et à la sensualité éblouissantes.
Tristan and Isolde, Act 2 (représentation au Deutsche Oper Berlin de Tokyo, 1993).
La voix la plus grave
Inscrit au livre des records, pour ses cordes vocales deux fois plus longues et épaisses que la normale, le chanteur américiain Tim Storms a en effet marqué l’histoire par ses étonnantes prouesses, capable de descendre du la du diapason (440 Hz) en dessous des limites de l’audition humaine (20 Hz) soit plus de 10 octaves selon les appareils de mesure des fréquences !
Source : symphozik
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