Le souvenir éternel de Jean d'Ormesson
Rendez-vous samedi 24 mars pour rendre hommage au parrain de la Médiathèque ! Dans le cadre de la Semaine de la langue française et de la Francophonie, celle-ci proposera un tour d'horizon de l'oeuvre et de la personnalité de cet homme brillant et attachant, amoureux de la vie.La Médiathèque reviendra sur le parcours de ce grand écrivain et de cet humaniste cher au Plessis-Robinson en proposant un tour d’horizon de ses oeuvres littéraires, de ses interviews, des causes qui lui tenaient à coeur. Un hommage vivant et vibrant, un minimum pour célébrer la mémoire de Jean d'Ormesson, cet homme d’exception.
L’équipe de la Médiathèque rendra hommage, à l’académicien, à l’homme de lettres, féru de littérature, disparu en décembre 2017 sans avoir savouré le plaisir de voir son dernier roman « Un jour je m’en irai sans avoir tout dit » dans les librairies. Un livre testament au titre prémonitoire.
Jean d’Ormesson ne fut pas seulement écrivain et philosophe, il fut aussi un journaliste et chroniqueur de presse. Cet érudit au tempérament enjoué, au regard rieur était un éternel optimiste qui saluait inlassablement le bonheur de vivre.
Il reste encore des places, n’hésitez pas à venir à la rencontre d’un homme et de son œuvre.
Entrée libre sur inscription réservée aux adhérents de la Médiathèque
ENTRETIEN AVEC JEAN D'ORMESSON - FÉVRIER 2017, LE PETIT ROBINSON N°305
Samedi 11 juin 2016, Jean d’Ormesson inaugurait la nouvelle médiathèque de la Maison des Arts. L’écrivain préféré des Français avait marqué les Robinsonnais en prononçant un discours plein de fraîcheur. Celui qui ne cesse de défendre une littérature vivante, celui dont le dynamisme et la ferveur en font un ambassadeur privilégié de notre langue, celui qui porte un regard émerveillé sur le monde et dont la joie de vivre est communicative, a accepté de nous livrer quelques impressions sur la place du livre et de la lecture à l’ère numérique.
Quelle place pour le livre et l'écriture aujourd'hui ?
« Le livre a bien entendu occupé toute ma vie, et j’essaie de le maintenir vivant. Avec l’évolution du numérique, il est certain que l’image va l’emporter sur la parole mais toute la civilisation est fondée sur le livre. Nous ne pouvons oublier les grandes dates qui ont marqué notre histoire, de la naissance de l’écriture à l’invention de l’imprimerie, en passant par la construction des bibliothèques. D’ailleurs, les grands écrivains ont beaucoup écrit sur le sujet, à l’image de Jorge Luis Borges (1899-1986). » Dans la Bibliothèque de Babel, l’auteur imagine une bibliothèque contenant la totalité des livres possibles. Une race d'hommes erre à travers les salles en proie à l’angoisse, cherchant le Livre des Livres, qui répondrait à toutes les énigmes. Cette quête durant depuis une éternité les hommes ont parfois brûlé des livres dans leur désespoir. Personne ne sait si le fameux Livre des Livres existe encore car chaque livre est unique. Et cet ouvrage peut sonner comme un avertissement.
Pour Jean d’Ormesson, « le livre, surtout le livre de poche, a encore toute sa place aujourd’hui. C’est une espèce d’ordinateur de poche, très commode, qui nous fait voyager. On vit mieux avec des livres, ils donnent un éclat et une gaieté à la vie. Lire ne doit pas être un devoir ou une obligation, c’est avant tout un plaisir. Il est certain que l’apprentissage de la lecture passe par la famille et l’école. »
Lire doit être avant tout un plaisir pour l'académicien...
Prendre plaisir à lire, c’est une autre manière d’apprivoiser la langue française, plus libre, une façon détournée de se nourrir de nouveaux mots, de mémoriser leur orthographe, de chérir et de s’approprier cet héritage, sans forcément subir le poids d’un apprentissage imposé.
Il suffit de peu de chose pour attraper le virus de la lecture, et l’on commence rarement par de grands classiques. C’est souvent par des héros à notre portée que l’on pousse la porte de ce nouveau monde.
« J’ai commencé comme tout un chacun, par des B.D, Les pieds nickelés, Ribouldingue, Bibi Fricotin, Arsène Lupin. Puis je me suis passionné pour les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas. » Une manière de dire qu’on ne naît pas immortel, et que l’on peut le devenir en se laissant happer par la magie de la lecture.