Les mots de la musique #3

Qu’est-ce qu’une « fosse » d’orchestre ?

L’équipe des studios du Pôle Musiques Actuelles vous propose de découvrir le monde de la musique et son vocabulaire un peu particulier avec la série « Les mots de la musique ». Aujourd’hui, découvrez pourquoi l’on nomme « fosse » l’espace réservé aux musiciens dans une salle de spectacle et l’influence qu’a eu sur sa conception un architecte au nom bien connu des Robinsonnais...


    Située devant le manteau de scène dans une salle de théâtre ou d’opéra, la « fosse » doit son nom à son positionnement en contrebas de la scène. Lorsqu’elle n'est pas utilisée par des musiciens, elle peut être recouverte par le « proscenium » pour agrandir la superficie de la scène.

    L’origine de ce positionnement spécifique à l’orchestre est généralement attribuée à l’architecte et scénographe Francesco Guitti, qui conçut en 1628 cette disposition pour le Teatro Farnese de Parme. Devenant un modèle pour les théâtres européens, la position de la fosse évolue et peut, selon le type de musique représentée, varier légèrement : on parle alors de fosse « à la Mozart », « à la Wagner »…

    L’expression est également reprise, par la suite, dans le monde de la musique contemporaine pour désigner les différents espaces d’une salle de concert, la fosse désignant la zone où les spectateurs se tiennent debout, entre la scène et le public assis.

     

    En France : l’œuvre de Claude-Nicolas Ledoux

     

    Considéré comme l’un des principaux créateurs du style néoclassique, l’architecte Claude-Nicolas Ledoux est le premier à proposer en France dissimuler les musiciens dans une « fosse » lors de la construction du Théâtre de Besançon, bâti entre 1778 et 1784.

    Les salles de spectacles publiques étant, jusqu’à lors, peu nombreuses en France, l’usage y voulait que seuls les nobles y fussent assis, le peuple restant debout, au parterre.

    Souhaitant promouvoir le théâtre comme un lieu de communion de tous les spectateurs, Ledoux s’éloigne des plans du théâtre à l’italienne pour concevoir un espace ouvert, sans loge cloisonnée, pour permettre une meilleure visibilité.

    Ainsi le théâtre de Besançon se trouve-t-il être le premier dont le parterre fut garni de fauteuils destinés aux abonnés.

     

     

     

     

     Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806).

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Au Plessis-Robinson :
    la fosse d’orchestre du Théâtre de l’Allegria,
    lors de la représentation de
    Marco polo et la Princesse de Chine
    par la Maîtrise d'Île-de-France (mai 2019).

     

     

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