Les trois brigands

En attendant de se retrouver pour partager de nouveaux moments de rires, de rêves et de musiques, le Théâtre de l’Allegria vous propose de découvrir, les histoires des œuvres et les parcours des artistes, à découvrir bientôt dans sa programmation.

Un grand conte à la scène

Aujourd’hui, les jeunes spectateurs découvrent le monde à travers l’adaptation d’un conte de l’un des plus brillants auteurs jeunesse du 20e siècle : Tomi Ungerer. Une écriture brillante et subtile, loin des manichéismes, sublimée par l’utilisation de la musique et des marionnettes dans cette mise en scène.

    Au cœur d’un pays mystérieux, dont le nom n’est jamais donné, trois brigands vêtus de noir rodent, respectivement armés d’un tromblon, d’un soufflet empli de poivre et d’une large hache de couleur rouge. Sur les routes, ils sèment la terreur en attaquant les diligences, dont ils dépouillent les passagers… jusqu’au jour où leur chemin croise celui de Tiffany.
    La petite fille, que l’on conduisait alors contre son gré chez sa vieille tante, s’enfuit aux côtés des brigands pour vivre dans leur caverne, où ils cachent leur immense trésor…

    Paru pour la première fois en 1961, l’album jeunesse Les trois brigands est considéré comme l’une des œuvres majeures du célèbre dessinateur Tomi Ungerer, tout comme son histoire, baignée d’humanité et de la complexité des sentiments ressentis par ses personnages, révèle le talent de cet auteur reconnu comme l’un des plus brillants illustrateurs de sa génération.

    Ni bien ni mal

    Né à Strasbourg en 1931, Tomi Ungerer a mené en Europe, puis à New-York, où il s’installe à partir de 1957, une carrière internationale dans de nombreux domaines des arts graphiques : de ses nombreux ouvrages pour enfants – dont Les Trois brigands et Jean de la Lune sont les plus célèbres – à la publicité ou la satire – ses affiches contre la guerre du Vietnam ou la ségrégation raciale ont fait date - cet artiste aux talents multiples se révèle un fin observateur de la société et de ses mécanismes.

    C’est justement le cas de ce conte, dont l’écriture sombre rappelle le courant existentialiste, notamment découvert par Ungerer lors de ses voyages en Europe du nord.
    Loin du manichéisme imprégnant trop souvent la littérature jeunesse, les personnages des Trois brigands ne sont pas présentés comme « gentils » ou « méchants » : ce sont leurs motivations, propres à leurs parcours et leur complicité, qui guident la narration et la morale d’une histoire qui invite les plus jeunes à s’interroger sur le monde – réel – du monde qui les entoure.

    Dessins pour Les Trois Brigands
    Lavis d’encre de Chine et d’encres de couleur, feutre et rehauts de crayon blanc sur papier blanc
    © Musées de la Ville de Strasbourg / Diogenes Verlag AG ZürichPhoto : Musées de la Ville de Strasbourg / Martin Bernhart

    En formes et musiques

    S’inscrivant dans la tradition du théâtre musical, cette adaptation à la scène des trois brigands, proposée par la compagnie Les Muettes Bavardes dans le cadre de représentations scolaires, réussit la prouesse de donner forme et vie à l’un des plus célèbres contes de notre histoire, ayant marqué de nombreux imaginaires d’enfants.
    Grâce à une composition musicale talentueuse signée Gustavo Beytelmann, et l’usage intelligent et délicat des marionnettes, dialoguant avec les comédiens, le spectacle s’avère une source de questionnements, autant que de rêve, pour les jeunes spectateurs.

       
    © Florence Jamart

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    Les trois brigands

    De Tomi Ungerer ; Création musicale : Gustavo Beytelmann ; Mise en scène : Wilfried Bosch
    Scénographie : Maurizio Bercini ; Costumes : Marie-Edith Agostini
    La Compagnie Les Muettes Bavardes