Expo Japonaises à Paris

Comment est née votre passion pour la photographie ?

La photographie m’est tombé dessus en quelque sorte ! On ne peut pas dire que j’étais un étudiant académique et appliqué… Alors que je me posais des questions sur mon avenir, qui était bien assez flou, mon père m’a donné un appareil photo Leica. En tant qu’architecte il m’a appris l’équilibre des masses, le sens du cadrage, l’harmonie des couleurs. J’ai été tout de suite aspiré par cette passion et très rapidement, j’ai compris que la photographie ferait partie de ma vie. J’ai intégré un cursus spécialisé en photographie et j’ai eu mon diplôme pour exercer. Ensuite c’est une succession de rencontres et un parcours rythmé par des opportunités qui s’offraient à moi.

Quels artistes vous ont inspiré dans votre parcours ?

Peter Lindberg, Paolo Roversi, Wermer Herzog, Sofia Coppola, Alexander Ekman, Cédric Klapisch, Franz Christian Gundlach, Franck Lloyd Wright, Modigliani, Caillebotte, Christo et tant d’autres…

Comment est née l’idée de la série Japonaises à Paris ?

J’ai créé cette série en 2018 dans le cadre du 160^e anniversaire des relations diplomatiques avec la France et le Japon. Je souhaitais créer un contraste entre le sujet et le décor, une mise en scène de choc en quelque sorte. L’élégance et l’héritage entre deux cultures fondamentalement différentes. Ces jeunes modèles japonaises que j’ai rencontrées, avec comme toile de fond la beauté de Paris, est un contraste mais aussi un dialogue. Ce dialogue est riche visuellement et conceptuellement.

Mirabeau © Dusan Bekcic

Metropolitain © Dusan Bekcic

Comment avez-vous choisi les décors de vos prises de vue et les costumes portés par les modèles ?

Ce sont des endroits à Paris qui me sont proches, c’est mon jardin personnel, mon « terrain de jeu » en quelque sorte ! La géométrie accentuée avec les lignes de fuites, les rythmes créés par les arcades, escaliers, lampadaires est importante : elle forme la composition de ces clichés. La Tour Eiffel, le Louvre et le Pont Alexandre III sont aussi des endroits prestigieux avec une empreinte très caractéristique de la ville de Paris. Le Paris touristique connu dans le monde entier. Mais au-delà de l’importance symbolique du lieu, j’aime aussi jouer avec les couleurs. Les murs de graffitis et la bouche de métro de Jean Michel Othoniel sont des touches de couleurs complémentaires aux kimonos des modèles. Lors de la préparation de mes compositions, je rencontre la styliste à laquelle je montre des photos de repérage. Ainsi se crée une collaboration. Nous choisissons ensemble le kimono qui correspond à la scène de fond.

Quel effet/message souhaitez-vous porter à travers ces œuvres ?

Ce n’est pas tellement un message que je souhaite faire passer mais surtout un ressenti, comme devant une toile de peinture. Se laisser porter par l’esthétisme photographique avec une composition, du relief, des textures, des lignes, de la couleur et de la lumière. Bien sûr, cette rencontre entre deux cultures est le point de départ de ces compositions, mais je souhaite avant tout que les spectateurs soient portés par ces images à travers leur grâce et leur attrait.

Comment décririez-vous la photo idéale ?

L’impression qu’il ne se passe rien alors qu’il se passe plein de chose.

Alexandre III © Dusan Bekcic

Le Louvre © Dusan Bekcic

Japonaises à Paris
Exposition de photographies de Dusan Bekcic

Du samedi 28 janvier au dimanche 12 février

Salon Canaletto de la Maison des Arts
Entrée libre du mardi au dimanche de 15h à 19h